
Du 29 mai au 1er juin 2025, une nouvelle campagne de vaccination est organisée dans tout le pays. Mais cette fois, elle ne s’arrête pas seulement à la lutte contre la polio. Elle va plus loin : en intégrant d’autres activités sanitaires essentielles pour les enfants et les femmes enceintes. Pourquoi une telle mobilisation ? Et pourquoi cette campagne est-elle déterminante pour la santé des enfants ? On vous explique tout.
Une campagne élargie : bien plus que des vaccins
Cette campagne s’inscrit dans une stratégie de santé publique plus globale. Elle est couplée à trois autres interventions sanitaires majeures. En plus de la vaccination contre la poliomyélite, elle prévoit :
- La supplémentation en vitamine A pour les enfants de 12 à 59 mois.
- La distribution de Traitements Préventifs Intermittents (TPI) contre le paludisme pour les femmes enceintes (13 semaines et plus).
- La distribution du Mectizan dans le district sanitaire de Sa’a, contre l’onchocercose (ou cécité des rivières).
Ce couplage d’activités permet de renforcer l’impact global sur la santé des enfants et des communautés. Car au Cameroun, les maladies évitables continuent de menacer des milliers de vies chaque année.
Pourquoi cette campagne est-elle urgente ?
1. La polio : un ennemi qui persiste
Même si les cas de poliomyélite ont fortement diminué ces dernières années, le virus circule encore. En 2024, huit cas de poliovirus variant 2 (cVDPV2) ont été enregistrés sans riposte immédiate. En 2025, deux nouveaux cas ont été confirmés. Il s’agit de cas dits « orphelins », c’est-à-dire qu’ils ne sont pas directement liés à une souche connue. Cela prouve que le virus continue de se transmettre silencieusement.
La vaccination de masse est donc le seul moyen de briser cette chaîne de transmission.
2. La malnutrition invisible : la carence en vitamine A
Beaucoup d’enfants camerounais souffrent d’une carence en vitamine A. Cette vitamine est indispensable au bon fonctionnement du système immunitaire et à la vision. En distribuant systématiquement des doses de vitamine A aux enfants de moins de cinq ans, on réduit considérablement le risque de mortalité infantile.
3. Le paludisme : première cause de mortalité infantile
Le paludisme tue encore chaque jour des enfants au Cameroun. Pour les femmes enceintes, c’est un danger supplémentaire qui peut entraîner un accouchement prématuré ou un faible poids de naissance. Les Traitements Préventifs Intermittents (TPI), administrés en période de forte transmission, protègent la mère et le fœtus. La campagne permet d’en élargir l’accès.
4. L’onchocercose : une maladie négligée mais dangereuse
L’onchocercose, ou cécité des rivières, est endémique dans plusieurs zones du pays. Dans le district de santé de Sa’a, la distribution du Mectizan pendant la campagne vise à interrompre la chaîne de transmission. Il s’agit d’une mesure vitale pour préserver la vue des enfants et des adultes exposés.
Un impact durable sur la santé des enfants
L’objectif principal de cette campagne est clair : réduire la morbidité et la mortalité des enfants de moins de cinq ans. En combinant plusieurs interventions, le ministère de la Santé maximise les bénéfices pour chaque enfant. En une seule visite, un enfant peut :
- Recevoir un vaccin contre la polio.
- Être supplémenté en vitamine A.
- Être inscrit dans une base de données sanitaire.
Cette approche intégrée renforce la couverture sanitaire nationale et limite les ruptures de soins dans un contexte géopolitique marqué par la réduction drastique des ressources financières.
Le rôle crucial des parents et des communautés
Une campagne de vaccination ne réussit que si la population y participe massivement. Les chefs de quartier, leaders communautaires, enseignants, journalistes et influenceurs sont appelés à relayer l’information. Chaque parent a une responsabilité directe : ouvrir sa porte aux vaccinateurs et faire confiance au système de santé.
Sécurité des vaccins : ce qu’il faut savoir
Certains parents hésitent encore à faire vacciner leurs enfants, par crainte d’effets secondaires. Il est important de rappeler que :
- Les vaccins utilisés sont sûrs, homologués et adaptés au variant circulant.
- Les éventuels effets secondaires sont extrêmement rares et bénins (fièvre légère, fatigue).
- Tous les événements post-vaccination sont pris en charge gratuitement, dans un délai de 42 jours.
Chaque enfant vacciné est suivi de près par les autorités sanitaires.
Les rumeurs tuent. L’information sauve.
L’une des plus grandes menaces à cette campagne reste la désinformation. Des rumeurs circulent parfois sur les réseaux sociaux ou dans les quartiers, accusant les vaccins de stériliser ou de rendre malades. Ces fausses informations n’ont aucun fondement scientifique.
Les conséquences de cette désinformation peuvent être dramatiques : des enfants non vaccinés, exposés à la polio, au paludisme ou à l’onchocercose.
Le ministère de la Santé appelle donc à vérifier ses sources, à se renseigner auprès des formations sanitaires et à faire confiance aux professionnels de santé.
Comment se déroule la campagne ?
Cible :
- Enfants de 0 à 59 mois pour la vaccination contre la polio et la vitamine A.
- Femmes enceintes de 13 semaines ou plus pour les TPI.
- Enfants d’au moins 5 ans dans le district de Sa’a pour la prise du Mectizan.
Méthode :
- Les équipes se déploient porte-à-porte dans tout le pays.
- Les femmes enceintes reçoivent leur traitement uniquement dans les centres de santé.
- Une équipe de superviseurs veille à la qualité des interventions.
Conclusion : Une chance à ne pas rater
Cette campagne de vaccination et autres activités sanitaires représente une véritable opportunité de renforcer la santé des enfants et des familles. En quelques jours, elle permet d’agir sur plusieurs fronts : prévention de la polio, de la malnutrition, du paludisme et de la cécité.
Pour chaque parent, chaque communauté, le message est simple : ouvrez votre porte, écoutez les équipes de santé, et offrez à vos enfants un avenir plus sûr et plus sain.
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